Cours : Multiple

Définition

Définition (Multiple) :

Quels que soient les nombres entiers relatifs \(a \in \mathbb Z\) et \(b \in \mathbb Z\)

\(a\) est un multiple de \(b\)

équivaut à

Il existe un entier relatif \(k \in Z\) tel que \(a = bk\)

Exemple

  • \(6 = 2 \times 3\) et \(3 \in \mathbb Z\)

    donc Il existe un entier relatif \(k \in Z\) tel que \(6 = 2k\)

    donc \(6\) est un multiple de \(2\)

  • \(-21 = 3 \times (-7)\) et \(-7 \in \mathbb Z\)

    donc Il existe un entier relatif \(k \in Z\) tel que \(-21 = 3k\)

    donc \(-21\) est un multiple de \(3\)

Exemplecontre-exemple

  • 3 n'est pas un multiple de 0

    (la justification est détaillée ci-dessous en complément pour mettre en évidence la méthode du "raisonnement par l'absurde)

  • 3 n'est pas un multiple de 2

    (justification aussi détaillée ci-dessous)

ComplémentLogique  : Démonstration par la méthode du "Raisonnement par l'absurde"

Méthode du Raisonnement par l'absurde :

  • Principe du raisonnement par l'absurde.

    • Pour démontrer une "proposition"

      • on suppose la négation de cette proposition

      • on fait des déductions logiques jusqu'à ce que l'on arrive à une "absurdité" (une contradiction)

      • on conclut la proposition initiale est valide

  • Utilisation du raisonnement par l'absurde.

    1. Démontrons la proposition  : "\(3\) n'est pas un multiple de \(0\)"

      • Supposons la négation de cette proposition

        c'est à dire, supposons que : \(3\) est un multiple de \(0\)

        alors : Il existe un entier relatif \(k \in \mathbb Z\) tel que \(3 = k \times 0\) (définition ci-dessus)

        alors  : \(3 = 0\)

        ce qui est absurde ! ( car \(3\neq 0)\)

      donc : \(3\) n'est pas un multiple de \(0\)

      \(~~\)

    2. Démontrons la proposition  : "\(3\) n'est pas un multiple de \(2\)"

      • Supposons la négation de cette proposition

        c'est à dire, supposons que : \(3\) est un multiple de \(2\)

        alors : Il existe un entier relatif \(k \in \mathbb Z\) tel que \(3 = k \times 0\) (définition ci-dessus)

        alors  : \(3 = 2k_0\) et \(k_0 \in \mathbb Z\)

        or : \(2 < 3 < 4\)

        alors : \(2 < 2k_0 < 4\)

        alors : \(1 < k_0 < 2\)

        ce qui est absurde car il n'existe pas d'entier relatif strictement compris entre \(1\) et \(2\)

      donc : \(3\) n'est pas un multiple de \(2\)

      \(~\)

      On peut procéder ainsi pour démontrer qu'un certain entier relatif n'est pas un multiple d'un autre mais il y a une méthode plus "rapide" avec la "division euclidienne" ou avec la division des réels.

      Ce qui est vu par la suite

Remarque(admis)

  • La définition ci-dessus ne dit pas comment on obtient \(k\) à partir de \(a\) et \(b\), elle dit qu'il existe (au moins) une valeur de \(k\).

    Une méthode pour trouver \(k\) (si \(k\) existe) est donnée par la suite

  • Pour montrer qu'un entier relatif \(a\) est un multiple d'un entier relatif \(b\),

    il suffit de réussir à prouver que : \(a = bk\) et \(k \in \mathbb Z\)

  • Pour montrer qu'un entier relatif \(a\) n'est pas un multiple d'un entier relatif \(b\),

    on peut raisonner par l'absurde comme dans l'exemple ci-dessus (pour \(3\) et \(2\)),

    une autre méthode utilisant la division Euclidienne est donnée par la suite.

  • \(0\) n'admet qu'un seul multiple, \(0\) lui même

  • Tout nombre entier \(n\) est un multiple de lui même

  • Tout nombre entier non nul admet une infinité de multiples

  • \(-1\) et \(1\) ont \(\mathbb Z\) pour ensemble de multiples

  • L'ensemble des multiples de \(2\) est appelé l'ensemble des entiers "pairs"

  • Il existe des entiers relatifs \(a\) et \(b\) tels que \(a\) est multiple de \(b\) et \(b\) est multiple de \(a\) (en même temps)

    \(-3\) est un multiple de \(3\) et \(3\) est un multiple de \(-3\)

  • Pour tout entier \(a\), \(a\) est un multiple de \(b\) si et seulement si \(a\) est un multiple de \(-b\)

  • Pour tout entier \(a\), \(a\) est un multiple de \(b\) si et seulement si \(-a\) est un multiple de \(b\)

  • Tout nombre entier non nul \(n\) admet un multiple qui lui est strictement inférieur

    • \(-1\) est un multiple de \(1\) et \(-1 < 1\)

  • Pour les entiers naturels uniquement :

    • Quels que soient les entiers naturels \(a\) et \(b\),

      \(a\) est multiple de \(b\) et \(b\) est multiple de \(a\)

      si et seulement si \(a = b\)

  • Pour les entiers naturels uniquement :

    • Quels que soient les entiers naturels \(a\) et \(b\),

      Si \(a\) est un multiple de \(b\) et \(a\) est positif strict

      Alors \(a \geq b\)

ComplémentLogique  : (négation d'une proposition de la forme "il existe x P(x)" ) (cliquer)

Négation d'une proposition de la forme : Il existe \(x\), \(P(x)\)

  • La négation d'une proposition de la forme : \(\exists x,P(x)\)

    \(\exists\) se lit "il existe" et \(P(x)\) est un "prédicat de la variable \(x\)"

    est :

    \(\forall x ~ non P(x)\)

    où :

    _\(\forall \)se lit "quel que soit"

    _ "non \(P(x)\) est la "négation" de \(P(x)\)

    \(~\)

    on a donc, par exemple :

  • La "négation de la proposition :

    "Il existe un entier relatif \(k \in \mathbb Z\) tel que \(a = k \times b\)"

    est

    "Il n'existe pas d'entier relatif \(k \in \mathbb Z\) tel que \(a = k \times b\)"

    qui peut encore s'écrire :

    "Quel que soit l'entier relatif \(k \in \mathbb Z\), \(a \neq k \times b\)"

    Ce qui conduit à dire que :

    Quels que soient les nombres entiers relatifs \(a \in \mathbb Z\) et \(b \in Z\)

    \(a\) n'est pas un multiple de \(b\)

    signifie que

    "Quel que soit l'entier relatif \(k \in \mathbb Z\), \(a \neq k \times b\)"

Complément(autre démonstration) (cliquer)

Autre Démonstration :

Démontrer que la proposition : "\(3\) n'est pas un multiple de \(0\)"

Revient à démontrer que : "Quel que soit l'entier relatif \(k \in \mathbb Z \), \(3 \neq k \times 0\)"

Soit \(k_0 \in \mathbb Z\) un entier relatif quelconque

on a : \(k_0 \times 0 = 0\)

or : \(3 \neq 0\)

donc : \(3 \neq k_0 \times 0\)

donc : "Quel que soit l'entier relatif \(k \in \mathbb Z\), \(3 \neq k \times 0\)"

Conclusion : "\(3\) n'est pas un multiple de \(0\)"

AttentionPropriété exemplaire

Propriété exemplaire ( multiple et somme )

Quels que soient les nombres entiers relatifs \(a,c\) et \(d\)

Si \(c\) et \(d\) sont des multiples de \(a\)

Alors \(c+d\) est un multiple de \(a\)

ComplémentMéthode de démonstration par "implications successives"

Démontrons la propriété ci-dessus par la méthode des "implications successives"

  • Principe du raisonnement par implications successives quand on souhaite démontrer qu'une proposition de la forme "Si condition Alors conclusion" est vraie.

    • On prend la condition pour hypothèse

    • On fait une succession de déductions

    • On arrive à la conclusion

  • Application pour la démonstration de la propriété ci-dessus

    • Soient \(a,b\) et c trois entiers relatifs quelconques

      • Supposons que \(c\) et \(d\) soient des multiples de \(a\)

        \(c\) est un multiple de \(a\)

        soit alors  \(k \in \mathbb Z\) tel que \(c = ka\)

        \(d\) est un multiple de \(a\)

        soit alors  \(k' \in Z\) tel que \(d = k'a\)

        \(c + d = ka+k'a = a(k+k') = aK\) en posant \(K = k+k'\) avec \(K \in Z\)

        alors il existe un entier \(K\) tel que \(c+d=Ka\)

        Donc \(c+d\) est un multiple de \(a\)

      Quels que soient les nombres entiers relatifs \(a,c\) et \(d\)

      Si \(c\) et \(d\) sont des multiples de \(a\)

      Alors \(c+d\) est un multiple de \(a\)

  • Schéma de démonstration :

Exemple

  • Si on additionne un multiple quelconque de \(2\) avec un multiple quelconque de \(2\) alors on obtient un multiple de \(2\)

  • Si on additionne un multiple quelconque de \(-5\) avec un multiple quelconque de \(-5\) alors on obtient un multiple de \(-5\)

Remarque

  • Un multiple quelconque de \(2\) plus un multiple quelconque de \(3\) donne ?

    (surtout pas un multiple de de 5 !)

    Il y a "plein" de questions "de ce genre" que l'on peut se poser et chercher à justifier.